Le gouvernement allemand souhaite relancer la loi sur l’accès en ligne et promouvoir la numérisation du paysage des pouvoirs publics. Les principales modifications apportées à la loi sont une boîte aux lettres électronique publique pour tous les citoyens et la possibilité de demander de nombreux services entièrement en ligne.
BundID comme hub central
Le projet de loi du ministère fédéral de l’Intérieur, approuvé par le cabinet, place le BundID, qui existe déjà depuis 2019, au centre des efforts de numérisation de l’État. L’outil permet une identification auprès des autorités et peut déjà être utilisé pour certaines fonctions en ligne des bureaux. Cependant, ce n’est qu’à l’occasion du paiement forfaitaire du prix de l’énergie aux étudiants, qui a rendu obligatoire l’ouverture d’un compte BundID, que cette question a véritablement retenu l’attention. Quiconque souhaitait recevoir son argent devait s’inscrire et utiliser le service. Le nombre d’utilisateurs est alors monté en flèche.
Le projet de loi prévoit que le BundID soit utilisé comme boîte postale numérique pour tous les citoyens. Toute personne vivant en Allemagne y aurait accès sans exception. Cela servira à gérer une partie de la communication avec les autorités publiques. À l’avenir, le gouvernement souhaite par exemple utiliser cette boîte aux lettres pour informer les gens quand leur carte d’identité doit être renouvelée ou pour clarifier des problèmes non résolus. Les citoyens pourront soumettre des candidatures en ligne via le BundID. Il sera également possible d’établir ainsi des contacts généraux avec les autorités.
Toutefois, la condition préalable à l’utilisation est une carte d’identité avec fonction d’identification numérique. Quiconque n’en possède pas ne peut utiliser le BundID que dans une mesure limitée. Cela nécessite un certificat Elster, qui était initialement destiné à l’identification auprès de l’administration fiscale et est principalement utilisé pour les déclarations de revenus en ligne. Cela nécessite l’accès à toutes les fonctions qui ne nécessitent qu’un faible niveau de sécurité.
Les principaux services seront numériques d’ici 2024
En outre, la modification prévoit une mise en œuvre prioritaire de la numérisation des services particulièrement demandés. Il devrait être possible d’en faire la demande par voie numérique cette année, ou au plus tard l’année prochaine. Il s’agit notamment de la réimmatriculation, du mariage, de l’immatriculation et de la réimmatriculation des véhicules, des demandes de permis de conduire, des demandes de logement et d’allocations parentales et des permis de construire.
La ministre compétente Nany Faeser y voit un grand pas en avant : « Au plus tard en 2024, il sera possible, par exemple, de demander par voie numérique l’immatriculation d’un véhicule ou d’un permis de conduire, une réimmatriculation, un mariage, un permis de construire et allocation parentale dans toute l’Allemagne. Il s’agit d’un grand avantage pour les citoyens – et d’une étape importante sur la voie d’un « État numérique ».
Il est important que la voie numérique reste volontaire pour les particuliers. Il leur sera toujours possible de demander et de recevoir tous les services sous forme analogique. Ils pourront également continuer à gérer leurs communications avec les autorités de manière totalement analogique. Toutefois, cela ne s’applique pas aux entreprises. Après une période transitoire de cinq ans, ils devront demander toutes les prestations administratives entièrement en ligne.
Cette étape supplémentaire de numérisation, qui vise avant tout à accroître l’efficacité de l’administration mais également à minimiser la charge pesant sur les citoyens, risque d’être extrêmement coûteuse. Les dépenses supplémentaires ponctuelles sont estimées à 694 millions d’euros dans le projet de loi.
Critique de Bitkom
Comme prévu, l’association industrielle Bitkom, qui représente le secteur allemand de l’information et des télécommunications, considère la nouvelle législation comme une déception : pour elle, la pression en faveur de la numérisation ne va pas assez loin. Au lieu d’une lente mise en œuvre de nouvelles procédures, il réclame un droit légal aux services administratifs numériques. « Avec les modifications désormais prévues de la loi sur l’accès en ligne, le gouvernement allemand manque l’occasion de faire progresser de manière vraiment cohérente la numérisation de l’administration », a déclaré le président de Bitkom.
L’absence de délais clairs pour la mise en œuvre est également critiquée par le FDP et les Verts, ce qui est surprenant étant donné que les deux partis font partie du gouvernement qui a approuvé le projet.