Il est de notoriété publique que la protection des données joue un rôle majeur au sein de l’UE et notamment en Allemagne. Il n’est donc pas surprenant que l’Office fédéral allemand des cartels ait voulu examiner de plus près la protection des données des services de messagerie bien connus. Compte tenu de la demande croissante due aux changements sociaux tels que l’augmentation du nombre de bureaux à domicile, cela est tout à fait approprié. Les résultats de l’enquête lancée en 2020 montrent clairement que les normes du Règlement Général sur la Protection des Données (RGPD) sont souvent prises à la légère.
Les messagers violent le RGPD
En matière de protection des données, certains services de messagerie et vidéo bien connus semblent avoir beaucoup de retard à rattraper. Par exemple, une enquête approfondie menée par l’Office fédéral allemand des cartels a révélé que certains fournisseurs stockent parfois les données des utilisateurs collectées aux États-Unis. Cette approche n’est pas légale et viole le RGPD en vigueur dans l’UE. Ce dernier stipule que le stockage des données n’est légal que si le lieu correspondant dispose également d’un niveau de protection des données similaire à celui de l’UE elle-même. Ce n’est actuellement pas le cas aux États-Unis. L’Office fédéral des cartels a présenté ses conclusions en termes assez généraux. Par exemple, l’autorité ne nomme pas les services concernés.
Ce ne serait pas l’objet d’une enquête sectorielle comme celle menée dans le cas présent. Le but est plutôt d’identifier les abus. Et cela semble discutable. En effet, une grande partie des services repose sur le stockage de données en dehors de l’UE. En outre, l’autorité a pu constater que même les consommateurs qui n’utilisent pas eux-mêmes le service sont concernés. Cela est possible car les fournisseurs analysent et synchronisent parfois l’intégralité des contacts et les stockent donc également involontairement. Si ces cas constituent effectivement un stockage permanent, cela constituerait également une violation du RGPD.
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L’Office fédéral des cartels ne craint pas d’améliorations en temps opportun
Selon Andreas Mundt, président de l’Office fédéral allemand des cartels, c’est avant tout le caractère quotidien des messagers qui pose un problème majeur. Parce que les consommateurs utilisent désormais des services comme WhatsApp sans réfléchir, ils ne se demandent souvent pas où en est réellement la protection des données. Et cela ne s’applique pas uniquement aux utilisateurs. Les services eux-mêmes ont également tendance à adopter une approche plutôt marâtre face à cette question. De l’avis de l’autorité de protection des données, cette situation ne peut plus continuer. Au lieu de cela, les utilisateurs et les fournisseurs devraient accorder une plus grande priorité à la protection des données.
Mais ce n’est pas seulement la faible protection des données qui préoccupe l’agence de protection des consommateurs. En outre, l’autorité désapprouve le pouvoir de marché de certains fournisseurs. WhatsApp, par exemple, détient une part de marché de plus de 90 pour cent. Afin de porter cette position dominante à un niveau sain, l’Agence fédérale des réseaux a lancé en 2021 l’idée de l’interopérabilité. Dans ce cadre, les services auraient dû rendre leurs messagers compatibles entre eux. La loi sur les marchés numériques en vigueur dans l’UE a même mis cette idée par écrit et l’a rendue obligatoire. Cependant, la question de savoir quand tout cela sera mis en œuvre est encore discutable pour le moment.
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Risques d’interopérabilité
L’interopérabilité entre les messagers apporterait un avantage clé. Par exemple, les utilisateurs ne seraient pas obligés de rester dans l’un des services pour communiquer avec leurs contacts existants. Rien ne s’opposerait alors à un changement de fournisseur. Par exemple, les utilisateurs pourraient passer à un service qui attache une plus grande importance à la confidentialité des données. Mais du point de vue des autorités, tout cela ne présenterait pas que des avantages. Des conséquences négatives ne peuvent pas non plus être catégoriquement exclues. L’Office fédéral des cartels ne craint pas seulement que cela ralentisse les innovations. En outre, des obstacles techniques pourraient survenir si différents messagers devaient travailler ensemble. Cette compatibilité forcée pourrait alors à son tour faire obstacle à une protection efficace des données.