La ville de Cologne facture aux entreprises qui installent des scooters électriques dans la zone urbaine une redevance spéciale comprise entre 85 et 130 euros par véhicule. Les entreprises concernées ont intenté une action en justice contre cette taxe – sans succès.
Statuts d’usage spécial de la ville de Cologne
L’année dernière, la ville de Cologne a décidé de prendre des mesures contre les scooters électriques, qui causent des nuisances considérables dans la zone urbaine. Dans ce cadre, le conseil municipal a principalement modifié les lois d’usage spécial de la ville. Les tarifs des entreprises qui prêtent des trottinettes électriques ont ainsi été fixés entre 85 et 130 euros par véhicule et par an. Des frais sont également facturés pour la location de vélos et de voitures en covoiturage ; cependant, ceux-ci sont nettement inférieurs à ceux facturés pour l’installation des scooters électriques.
Les statuts d’usage spécial ont également servi de base à des frais supplémentaires pouvant aller jusqu’à 450 000 euros facturés par les loueurs. La ville a évoqué les conséquences considérables pour le grand public que résulteraient des scooters électriques mal garés.
Plusieurs poursuites contre les lois d’usage spécial
Les sociétés Bolt, LimeBike, Tier et Voi se sont ensuite adressées au tribunal administratif de Cologne pour se défendre contre les nouvelles lois sur les usages spéciaux. Tier a également déposé une demande d’urgence. Dans leurs poursuites, les entreprises ont principalement fait valoir que les frais élevés visaient effectivement à empêcher la disponibilité de scooters électriques louables dans la ville. En outre, ils ont invoqué les lois sur le vélo et la mobilité locale en vigueur en NRW. Selon eux, les actions de la Ville ne sont pas compatibles avec les objectifs de cette loi.
Le tribunal n’a pas suivi l’argumentation des sociétés de scooters électriques. Dans sa décision, elle a plutôt souligné que les scooters électriques entraînaient à plusieurs reprises des obstructions sur les sentiers pédestres et les pistes cyclables – et que des tarifs nettement plus élevés par rapport aux vélos de location étaient donc justifiés. Dans le cas de ces derniers, les obstacles considérables pour les autres usagers de la route n’ont pas pu être observés. En outre, les services de partage de vélos et de voitures contribuent nettement plus à la réduction du trafic individuel motorisé que les scooters électriques. Le tribunal n’a pas considéré qu’il était prouvé que le nouveau système de tarification entraînerait la disparition de facto des services de trottinettes électriques. En outre, il a déclaré que la loi sur le vélo et la mobilité locale ne sert en fin de compte pas à protéger les modèles économiques individuels et ne peut donc pas être utilisée comme justification contre des frais élevés pour la location de scooters électriques.
Conséquences pour le reste du pays
La décision de Cologne pourrait ouvrir la voie à d’autres communes allemandes. Düsseldorf, Münster, Francfort-sur-le-Main et Tübingen ont également déjà facturé des frais élevés pour les scooters électriques installés dans les zones urbaines. Si la décision est maintenue, de nombreuses autres villes pourraient emboîter le pas, ce qui pourrait avoir un impact sur le modèle économique des scooters électriques. Mais il reste d’abord à savoir si les sociétés plaignantes feront appel ou porteront plainte. Si tel est le cas, l’affaire serait à nouveau entendue par le tribunal administratif supérieur de Münster.