Le tribunal régional de Munich I a statué contre Burdaforward GmbH, la société à l’origine du portail focus.de, dans le cadre d’un procès intenté par le Association fédérale des organisations de consommateurs. Le suivi pratiqué sur le site à ce jour viole la loi applicable en matière de protection des données. Focus.de doit adapter sa bannière de cookies.
Le consentement est plus facile que le rejet
Le contexte de la plainte déposée par le centre de conseil aux consommateurs est le fait que focus.de s’appuyait auparavant sur une bannière de cookies dans laquelle le consentement est beaucoup plus facile à obtenir qu’un refus : le suivi peut être activé en un seul clic ; cependant, il ne peut être rejeté qu’en quelques clics sur plusieurs pages de la bannière. De plus, l’option de désinscription reste très discrète, tandis que l’option d’adhésion est très visible. En langage technique, une telle conception est appelée Motif sombre.
L’organisation de consommateurs a initialement invoqué le règlement général sur la protection des données de l’UE dans sa plainte, mais a ensuite modifié sa plainte en s’appuyant sur la nouvelle loi sur la protection des données des télécommunications et des médias télémédias. Celui-ci stipule que le suivi n’est autorisé que « si l’utilisateur final a donné son consentement sur la base d’informations claires et complètes ».
La justice donne raison au centre de conseil aux consommateurs
Le tribunal régional de Munich I a suivi l’argumentation du centre de conseil aux consommateurs. Dans les motifs de sa décision, le tribunal a souligné que la disposition pertinente n’est toujours pas respectée si le refus du suivi est plus difficile à obtenir que le consentement. Le jugement indique, de manière quelque peu trompeuse, que déjà « le fait qu’un visiteur ne puisse pas utiliser le site Internet du défendeur sans interaction ultérieure avec le CMP » plaide « contre une décision volontaire ».
Toutefois, le tribunal a rejeté un autre élément de la plainte pour des raisons formelles. Ainsi, le centre des consommateurs avait en outre exigé que l’entreprise à l’origine de focus.de soit également condamnée pour ne pas avoir fourni suffisamment d’informations sur l’utilisation prévue des données ainsi que sur les accords avec des fournisseurs tiers. Le tribunal n’a pas commenté le contenu de cette accusation. Dans sa décision, elle a simplement souligné que la disposition pertinente se trouve exclusivement dans le règlement général sur la protection des données de l’UE, mais pas dans la loi sur la protection des données dans les télécommunications et les télémédias, sur laquelle s’appuie le procès.
Au préalable, il y avait déjà eu un large débat et quelques discussions. Burda, par exemple, s’est farouchement défendue contre le procès, en invoquant son intérêt légitime dans les données ainsi que le fait que les bannières de cookies sélectionnées constituaient une pratique courante sur le marché. En outre, la question juridique formelle de savoir si l’Association fédérale des organisations de consommateurs avait le droit de poursuivre en justice était en suspens depuis longtemps.
D’autres entreprises sont également en ligne de mire
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Outre focus.de, de nombreuses autres entreprises et plateformes qui travaillent avec des bannières de cookies correspondantes sont également dans le collimateur des autorités compétentes ainsi que des centres de consommateurs. Suite à de lourdes amendes, Google et YouTube, par exemple, ont déjà modifié leurs bannières pour qu’il soit désormais aussi simple de refuser que de donner son consentement.