Un registre obligatoire des lobbyistes est en place depuis un an en Allemagne. LobbyControl en a profité pour dresser une liste des meilleures sociétés de lobbying de l’année écoulée. Google et SAP sont les sociétés informatiques qui ont dépensé le plus d’argent en influence politique.
Des millions dépensés pour influencer la politique
Le lobbying fait partie du quotidien et est de plus en plus perçu comme un problème. Dans le contexte des problèmes sociaux et écologiques, il apparaît clairement que l’influence des grandes entreprises sur la politique peut nuire considérablement à la gestion efficace des problèmes affectant la société dans son ensemble en faveur de la satisfaction des intérêts des grandes entreprises. Le gouvernement allemand a donc décidé de garantir au moins la transparence dans le secteur du lobbying. En conséquence, un registre des lobbyistes a été créé dans lequel toutes les sociétés de lobbying doivent s’inscrire. Cela devrait permettre de savoir qui a dépensé combien d’argent pour influencer la politique et quelle année.
LobbyControl a dressé une liste des meilleurs pour l’année écoulée à partir de ce registre. Ce sont les entreprises du secteur automobile qui sont en tête. Volkswagen arrive en tête de liste avec des dépenses de 6,5 millions d’euros (hors Audi), suivi de Mercedes-Benz avec des dépenses d’environ quatre millions d’euros. Outre les sociétés mentionnées ci-dessus, les dix premières comprennent également BASF, Deutsche Bank, Axel Springer, E.ON, Siemens Energy et Uniper. SAP est la première entreprise informatique à la cinquième place de la liste, avec des dépenses d’environ 3,5 millions d’euros. Google occupe la huitième place avec des dépenses d’environ trois millions d’euros. Dans toute l’UE, les entreprises informatiques dépensent environ 97 millions d’euros par an en lobbying.
Critique du registre des lobbyistes
Une telle liste, indiquant quelles entreprises ont dépensé combien d’argent en influence politique, est disponible pour la première fois en Allemagne. Il y a néanmoins des critiques. Par exemple, LobbyControl souligne les exceptions qui s’appliquent aux syndicats, aux associations d’employeurs et aux organisations religieuses : ils ne sont pas tenus de divulguer leurs dépenses de lobbying. LobbyControl critique également le fait que le gouvernement allemand n’a pas encore atteint son objectif de transparence supplémentaire, à savoir indiquer clairement quelles dispositions législatives ont été ajoutées par qui et sous quelle influence. La divulgation de ces influences directes sur les lois était déjà prévue pour début 2022. Les cabinets d’avocats qui effectuent des activités de lobbying pour le compte d’entreprises sont également rares dans le registre des lobbyistes.
Tout cela signifie finalement que la transparence n’est encore disponible que dans une mesure très limitée. Dans le cadre de la réglementation actuelle, de nombreuses activités d’influence restent invisibles aux yeux du grand public. Une autre critique est que seules les activités de lobbying ciblant le Bundestag et le gouvernement fédéral sont enregistrées, mais pas celles ciblant des ministères fédéraux individuels.