Les trolls du droit d’auteur continuent d’abuser du système judiciaire avec des poursuites frivoles
La grande image: Les trolls du droit d’auteur constituent une nuisance importante pour presque tout le monde, persistant dans leurs activités en raison de la nature lucrative de leur vocation. Alors que les grandes entreprises technologiques sont fréquemment accusées de ne pas prendre suffisamment de mesures pour lutter contre cette menace, certains groupes de défense des droits numériques luttent activement contre les trolls.
L’un des groupes à l’avant-garde de ce combat est l’Electronic Frontier Foundation (EFF), qui a déposé un mémoire d’amicus auprès de la Cour suprême des États-Unis, fournissant un aperçu du problème de la pêche à la traîne du droit d’auteur. Le dossier fait partie de l’affaire Warner Chappell Music c. Nealy, qui ne traite pas directement des trolls du droit d’auteur mais « implique plutôt l’interprétation du délai de prescription dans les affaires de droit d’auteur ».
Le mémoire exhorte le tribunal à limiter le délai de prescription pour les réclamations en matière de droit d’auteur à un nombre spécifique d’années à partir du moment de la violation présumée plutôt que du moment de sa découverte, ce qui pourrait être injuste pour les défendeurs. La loi américaine sur le droit d’auteur prévoit explicitement un délai de prescription de trois ans « après l’accumulation de la réclamation », mais le plaignant Nealy fait valoir que la réclamation n’a pris naissance qu’après avoir découvert la violation alléguée.
Warner Chappell Music fait valoir que la réclamation a pris naissance au moment où la violation alléguée s’est produite, ce qui donne au plaignant trois ans pour déposer sa réclamation et demander des dommages-intérêts. Selon l’EFF, si la Cour suprême est d’accord avec l’interprétation de Nealy sur le délai de prescription, cela pourrait permettre aux trolls du droit d’auteur d’exploiter le système judiciaire en engageant des poursuites pour des violations présumées qui auraient pu se produire il y a des décennies, introduisant ainsi un risque et une incertitude importants pour les défendeurs.
Le mémoire d’amicus de l’EFF a recueilli le soutien de divers groupes industriels de premier plan, notamment la RIAA et l’Association of American Publishers. Un autre partisan notable du même camp est la Chambre de commerce des États-Unis, qui soutient également le concept d’un délai de prescription ferme de trois ans pour les réclamations en matière de droits d’auteur. L’interprétation de la loi par la Cour suprême reste à voir, mais du point de vue du citoyen, on pourrait espérer qu’une vision plus pragmatique prévaudra.
L’EFF exhorte la Cour suprême à protéger les cibles des trolls du droit d’auteur en affirmant que des dommages-intérêts pour violation du droit d’auteur ne peuvent être demandés que pour des violations présumées survenues dans les trois ans précédant le dépôt de la plainte. Selon l’organisation, « un délai de prescription indéfini jetterait de l’huile sur le feu des trolls des brevets et risquerait d’encourager de nouveaux trolls à sortir de dessous le pont figuratif ».