Le régime iranien réagit durement aux protestations populaires suite à la mort d’une femme détenue par la police des mœurs islamiques du pays. Cela pose non seulement un problème du point de vue des droits de l’homme, mais pose également de plus en plus un problème économique.
L’arrière-plan
Masha Amini, 22 ans, est décédée après avoir été arrêtée par la police des mœurs islamiques du pays. Elle a été arrêtée parce que ses vêtements n’étaient pas conformes aux réglementations strictes du pays. On ne sait pas ce qui lui est arrivé en détention. Tout ce que l’on sait, c’est qu’elle est tombée dans le coma et est décédée le 16 septembre. Cela a été suivi par des manifestations continues dans le pays, dirigées non seulement contre les violences policières mais aussi contre les règles religieuses strictes concernant la vie privée. Depuis le renversement de la monarchie constitutionnelle en 1979, le pays est dirigé comme une république islamique avec l’islam comme religion d’État par un chef religieux et un conseil religieux de tuteurs.
Bien que la police des mœurs rejette le recours à la violence, les manifestations dans le pays sont réprimées avec dureté. Selon les militants, 83 personnes sont mortes jusqu’à présent au cours des opérations policières contre les manifestations. En revanche, une agence de presse contrôlée par l’État a fait état jusqu’à présent de 60 décès. Par ailleurs, de nombreux manifestants ont été arrêtés. Le gouvernement a également réagi en bloquant Internet à grande échelle afin de rendre plus difficile la mise en réseau des manifestants.
On craint une hausse du chômage
La communauté nationale des entreprises en ligne en Iran a souligné, à propos des interblocages, que les mesures du gouvernement constituent une menace économique pour de nombreuses entreprises et particuliers. Concrètement, on parle de 400 000 entreprises et d’un million d’emplois menacés. Les personnes qui travaillaient de manière indépendante depuis leur domicile ont été particulièrement touchées. Tous les services en ligne essentiels étant bloqués, le travail n’a pas pu continuer, ce qui a entraîné une perte de revenus. Le blocage d’Instagram et de WhatsApp est particulièrement remarquable, car ces plateformes sont essentielles au commerce en ligne en Iran. L’avis de l’association, publié sur Instagram, a depuis été supprimé.
Par ailleurs, le ministre de la Communication, Issa Zarepour, a laissé entendre que les blocages sur les deux services susmentionnés pourraient rester en place de manière permanente. Le régime avait déjà manifesté son intérêt pour le blocage d’Instagram dans le pays par le passé.