Dans l’État américain de New York, une loi a été adoptée pour la première fois, obligeant les fabricants d’appareils électriques à prendre en charge les réparations. Désormais, les entreprises concernées doivent assurer l’accès aux pièces de rechange et aux instructions de réparation.
Valable pour toutes les entreprises opérant dans l’État de New York
Le Digital Fair Repair Act affecte toutes les entreprises qui vendent des appareils électroniques dans l’État de New York. Dans ce domaine juridique efficace, ils seront tenus d’effectuer des réparations par des clients ainsi que par des ateliers de réparation indépendants. Il s’agit notamment de la fourniture d’outils spéciaux, de pièces de rechange et d’instructions de réparation.
La loi, qui doit entrer en vigueur l’année prochaine et doit d’abord être signée par le gouverneur, met en œuvre les intérêts des particuliers et des ateliers de réparation indépendants, qui militent depuis des années pour un tel droit de réparer. De nombreuses entreprises rendent encore impossible ou entravent la réparation de leurs appareils. Apple et John Deere ont suscité une attention particulièrement négative à cet égard. Pendant longtemps, quiconque souhaitait faire réparer un iPhone devait se rendre dans un Apple Store ou dans un atelier de réparation agréé Apple, ce qui impliquait des revenus supplémentaires pour Apple et des coûts supplémentaires pour les consommateurs. Ce n’est que récemment qu’Apple a également permis que les travaux de réparation soient effectués par des ateliers indépendants et a mis les instructions de réparation à la disposition des particuliers aux États-Unis. De son côté, John Deere, fabricant de machines agricoles, a stipulé que certains modèles ne pouvaient être réparés que par des ateliers de réparation agréés – avec le même résultat qu’Apple.
Plus de concurrence, plus de durabilité, moins de coûts
Les revendications du droit à la réparation sont justifiées de différentes manières. Le président américain Joe Biden, également favorable à un tel droit, y voit avant tout un moyen de renforcer la concurrence entre les entreprises – avec des effets positifs supposés sur la situation économique globale et donc, en fin de compte, également sur les particuliers. D’autres initiatives adoptent une approche directe à ce niveau dans leur justification et réclament un droit à la réparation afin d’éviter des charges supplémentaires pour les consommateurs. À cela s’ajoutent des arguments en faveur de la durabilité, comme le fait que les coûts de réparation disproportionnellement élevés dans les ateliers agréés encouragent les consommateurs à acheter un nouvel appareil au lieu de réparer l’ancien. Ceci, à son tour, consomme des ressources et cimente les relations de pouvoir économiques – et n’est donc durable ni au niveau écologique ni au niveau socio-économique.
Effet signal pour les autres régions ?
La loi s’applique uniquement dans l’État américain de New York. Ses défenseurs parient néanmoins que cela peut avoir un impact bien au-delà des frontières de cet État. Kyle Wiens, PDG du site de réparation iFixit, souligne par exemple que restreindre la loi à l’État de New York impliquerait un travail énorme pour les entreprises, qui n’en vaudrait guère la peine : il serait plus coûteux de créer un site Web contenant de la documentation uniquement pour New York plutôt que de simplement rendre publiques ces instructions.
En outre, plusieurs autres États américains travaillent déjà sur des lois correspondantes. Le Parlement européen discute également d’un droit à la réparation. New York est donc susceptible de jouer un rôle de pionnier dans le cadre d’un mouvement plus vaste.