Le pouvoir des réseaux sociaux a été révélé pour la première fois lors du « Printemps arabe ». La population a utilisé Facebook pour organiser des manifestations et des actes de désobéissance civile. Pour contenir les dangers qui pèsent sur leur propre gouvernement, les politiciens russes se sentent désormais obligés de faire quelque chose contre les réseaux sociaux et les médias indépendants. Ils ont été bloqués sans ménagement.
Le pouvoir des médias sociaux
Il n’existe probablement aucun autre pays au monde qui ait autant exploité les réseaux sociaux que la Russie. Non seulement le pays a utilisé de fausses informations pour influencer l’élection de Donald Trump à la présidence des États-Unis en 2016, mais en plus, le gouvernement utilise Facebook et Cie de manière assez secrète pour vendre à sa propre population les fausses informations de ses médias d’État comme étant vraies. Les réseaux sociaux ont réagi rapidement. Au lendemain de la guerre en Ukraine, Facebook a bloqué les comptes des plateformes médiatiques russes gazeta.ru, zvezda.ru, lenta.ru et RIA Novisti. Ces plateformes diffusaient de fausses informations sur l’invasion de l’Ukraine.
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Selon le parquet de Moscou, cette mesure violerait les droits fondamentaux des médias et de la population russe. La réaction des responsables politiques russes n'a pas tardé à se faire sentir. Sans plus attendre, le réseau social américain a été entièrement restreint. Seuls quelques fournisseurs peuvent encore autoriser leurs utilisateurs à accéder à ce service. L'accès n'est probablement possible que via un réseau privé virtuel (VPN). Or, il n'en reste que quelques-uns en Russie. La raison en est que les responsables politiques luttent avec véhémence contre l'utilisation privée d'Internet.
Netblocks met en lumière le blocage
Le fournisseur d'accès Netblocks a constaté que les politiciens avaient bloqué l'accès à Internet. Il a ainsi confirmé que seuls 40 pour cent des utilisateurs pouvaient accéder à Facebook. Les autres n'y ont pas accès. Mais Facebook n'est pas la seule cible des politiques russes. Selon Netblocks, pour ne pas envenimer la situation dans le pays, le service de messagerie Twitter a été lui aussi banni du réseau social russe quelques heures seulement après le blocage de Facebook.
Lutte contre l’attitude « antirusse »
L’autorité responsable du blocage a apparemment une justification très claire pour son action. Sur son propre site Internet, l’autorité russe de surveillance d’Internet accuse par exemple les réseaux en question de présenter des contenus manifestement antirusses. Il semble donc nécessaire d’émettre un avertissement clair afin de protéger la population et en particulier les mineurs. Ironiquement, l’autorité du Roskomnadzor a utilisé la plateforme chinoise TikTok pour les mots d’avertissement. Mais il est clair que l’accent ne se limite pas aux réseaux sociaux. Le gouvernement russe a également banni les médias indépendants d’Internet.
Le gouvernement russe accuse ces personnes de diffuser de fausses informations au sein de la population. L’autorité de surveillance d’Internet considère comme « fausses » les informations selon lesquelles l’armée russe attaque la population civile ukrainienne et lance des offensives aériennes contre le pays voisin. L’autorité est déjà susceptible lorsqu’il s’agit de qualifier les événements d’actualité. Par exemple, quiconque qualifie ces événements de « guerre » ou d’« attaque » est exclu de la couverture médiatique. Les contrevenants ne sont pas seulement menacés d’exclusion des événements d’actualité. En plus, ils doivent s’attendre à une lourde amende.