Cette décision intervient après que le ministère de la Justice a découvert que l'entreprise monopolisait le marché de la recherche en ligne.
Pourquoi c'est important : Selon certaines sources, le ministère de la Justice envisagerait de tenter de démanteler l'empire commercial de Google, à la suite d'une décision de justice historique qui a reconnu le géant de la recherche coupable d'avoir monopolisé illégalement le marché de la recherche en ligne. Une telle mesure serait d'une ampleur similaire à celle de la tentative du gouvernement de démanteler Microsoft il y a une vingtaine d'années dans la tristement célèbre affaire antitrust.
L'affaire antitrust de Microsoft n'a pas conduit au démantèlement de l'entreprise, mais le ministère de la Justice semble déterminé à ne pas laisser Google s'en tirer aussi facilement après la décision cinglante du juge Amit Mehta du 5 août.
Selon un rapport de Bloomberg, forcer le ministère de la Justice à se séparer d'Android et de Chrome est l'une de ses principales options. Android équipe plus de 2,5 milliards d'appareils dans le monde, tandis que Chrome est le navigateur Web dominant au monde. En associant ces produits à des exigences imposées aux fabricants d'appareils, Mehta a constaté que Google exclut injustement la concurrence dans le domaine des moteurs de recherche.
Mais une scission totale qui priverait Google de ces éléments clés n'est pas encore une affaire conclue. Les sources qui ont parlé à la publication ont également révélé que le ministère de la Justice envisageait d'autres solutions potentielles, comme obliger Google à partager davantage de données avec ses rivaux ou mettre en place des garde-fous sur la manière dont il peut exploiter sa domination sur les moteurs de recherche dans des domaines émergents comme l'IA.
Les avocats du ministère de la Justice craignent que le contrôle exercé par Google sur ces publicités, combiné aux données des utilisateurs qu'il détient sur le trafic de recherche, lui confère un avantage injuste alors que les géants de la technologie se précipitent pour développer des systèmes d'intelligence artificielle avancés. Ils pourraient demander au tribunal de forcer Google à cesser d'exiger des sites qu'ils transmettent des données de contenu pour apparaître dans les résultats de recherche, ce qui pourrait entraver ses efforts en matière d'intelligence artificielle.
Même si la rupture ne se déroule pas comme prévu, on peut au moins s'attendre à ce que les autorités fédérales tentent d'interdire le type de contrats d'exclusion qui étaient au cœur de cette affaire antitrust.
Il est également question de se séparer de la plateforme AdWords de Google, qui vend des publicités textuelles qui apparaissent en haut des résultats de recherche. Selon un témoignage judiciaire, ces publicités ont rapporté plus de 100 milliards de dollars à Google en 2020 seulement. La perte de cette vache à lait serait donc un coup dur.
Ensuite, il y a les données elles-mêmes. Une solution potentielle pourrait être d'obliger Google à partager son trésor de données sur les utilisateurs concernant le comportement et les intérêts en ligne avec des concurrents du moteur de recherche comme Bing de Microsoft. La décision de Mehta a révélé que le pool de données de Google est 16 fois plus important que celui de son plus proche rival.
Quelle que soit la décision prise, le processus ne sera pas rapide. Google a promis de faire appel de la décision initiale de Mehta. Et même si le DOJ décide finalement de demander une scission de l'entreprise ou d'autres mesures strictes pour forcer la société à se conformer à la décision, il lui faudra encore passer par plusieurs séries d'audiences, ce qui pourrait prendre des mois, voire des années.