Ces dernières années, le débat autour de la politisation du jeu vidéo a pris de l’ampleur, et Assassin’s Creed Concord n’échappe pas à cette controverse. Avec chaque nouvelle sortie, les questions sur la représentation des minorités, l’inclusion de personnages féminins ou issus de diverses cultures, deviennent des sujets de discussions majeurs. Mais cette politisation est-elle réellement nouvelle ou est-elle simplement plus visible ?
La montée de la diversité dans les jeux vidéo
L’inclusion de personnages issus de minorités ethniques ou de genres variés a pris une place importante dans les discussions. Selon une étude menée par Diamond Lobby en 2022, seuls 8 % des jeux AAA avaient un personnage principal issu d’une minorité ethnique, un chiffre qui augmente progressivement. Ubisoft, avec Assassin’s Creed, a inclus Yasuke, un samouraï noir, dans Assassin’s Creed Shadows, provoquant des réactions variées. Certains y voient une nécessité, d’autres une inclusion forcée.
L’impact de la représentation sur les ventes
Malgré les débats, la diversité est de plus en plus demandée par les joueurs. Une enquête de Newzoo a révélé que 60 % des joueurs américains apprécient que les jeux incluent des personnages de diverses origines. Cela montre bien que la demande pour une plus grande inclusion est réelle, et que les développeurs ne font que répondre à cette attente.
Les critiques de « wokisme » dans le jeu vidéo
Le terme « woke« , qui signifie à l’origine être éveillé aux injustices sociales, a été détourné pour critiquer des œuvres jugées trop inclusives. Des titres comme Concord ou Suicide Squad: Kill the Justice League ont été accusés de céder à la pression woke en introduisant des personnages LGBTQ+ ou des protagonistes issus de minorités.
Ces accusations occultent souvent les véritables raisons des échecs ou des succès des jeux. Par exemple, l’échec de Suicide Squad est principalement dû à des choix de gameplay impopulaires, comme son modèle de looter-shooter coopératif, bien plus qu’à ses éléments de représentation.
La politique a toujours été présente dans les jeux vidéo
Il est à rappeler que le jeu vidéo a toujours été un médium politique. Des jeux comme Metal Gear Solid (1998) traitaient de thématiques complexes comme la guerre et l’économie militaire. Des séries comme GTA critiquent la société américaine depuis plusieurs décennies.
Spec Ops: The Line (2012) a abordé la guerre et les dilemmes moraux des soldats. Call of Duty plonge régulièrement les joueurs dans des conflits géopolitiques. Ces exemples montrent que les jeux vidéo ont toujours traité de sujets politiques, sans déclencher les mêmes polémiques que celles que l’on observe aujourd’hui.
Un médium en pleine évolution
Avec l’évolution des mentalités, il est naturel que les jeux vidéo évoluent aussi. La diversification des récits et des personnages est un reflet direct des changements sociaux actuels. Les créateurs ne se contentent plus de proposer des héros stéréotypés, mais cherchent à représenter un éventail plus large d’expériences. Cette diversification ne vise pas à exclure les représentations classiques, mais à offrir plus de choix. En effet, les héros blancs masculins continueront d’exister dans les jeux vidéo, mais ils ne seront plus les seuls à être mis en avant.
La politisation du jeu vidéo est plus une perception qu’une réalité. Les jeux vidéo, comme tout autre média, reflètent les préoccupations sociales de leur époque. Avec Assassin’s Creed Concord, Ubisoft suit l’évolution naturelle de l’industrie. Le studio intègre des thématiques modernes tout en diversifiant ses personnages. La diversité ne signifie pas la fin des héros traditionnels, mais simplement l’ouverture à de nouvelles perspectives et expériences.