Équilibrer la critique d’un jeu vidéo est un exercice délicat, car il s’agit d’évaluer un jeu pour ce qu’il est, et non pour ce que l’on souhaiterait qu’il soit. Bien que certains auraient aimé que Rocksteady crée un jeu plus proche de sa série Batman Arkham, il n’est pas juste de critiquer Suicide Squad: Kill The Justice League pour ne pas être ce que les fans espéraient. Au lieu de cela, il faut l’examiner pour ce qu’il est : un jeu de service de type loot shooter appliqué à un casting d’étoiles des héros et méchants de DC Comics. Vous vous déplacez dans une ville, tirez sur des extraterrestres, obtenez du butin, et répétez. Et, comme il s’avère, ce jeu n’est pas très bon.
Dans Suicide Squad, des équipes de un à quatre joueurs endossent les bottes des méchants effrontés de DC Comics : Harley Quinn, Deadshot, King Shark et Captain Boomerang. Conçu dans un style similaire à Avengers de Crystal Dynamics et Gotham Knights de WB Montréal, Suicide Squad est un jeu en monde ouvert parsemé de termes spécifiques comme Afflictions, Boosts et Shield Harvesting, enfouis dans des ressources colorées, et intensément axé sur le fait de faire en sorte que les joueurs poursuivent sans cesse un butin toujours meilleur, comme des armes à feu, des boucliers et des armes de corps à corps, au fil du temps et du jeu. L’intention est de garder les joueurs investis pendant des mois, et le jeu ne s’en cache pas.
Dans le scénario de Suicide Squad, le quatuor doit affronter les bons habituels qui ont été possédés par Brainiac, ce qui aurait pu être un excellent comics, mais en jeu vidéo, cela éprouve parfois des difficultés en passant rapidement sur des événements majeurs pour privilégier l’action.
Les personnages principaux font briller le jeu, mais Rocksteady ne parvient pas à faire en sorte que la Ligue des Justiciers ressemble à une saga épique, malgré les éclairs de génie de la société.
Les ennemis spécifiques demandent des réponses semblables à un quick-time event, mais les contrer, surtout à longue distance, s’avère peu fiable, laissant le joueur exposé et frustré. Vous affrontez de multiples types d’ennemis, mais vous êtes parfois sans solutions.
Au final, Suicide Squad est un jeu qui aurait pu être très bon, mais il ne parvient pas à apporter la profondeur nécessaire à un looter shooter. Chaque personnage a quelques classes d’armes qu’il peut équiper, mais aucun ne peut avoir toutes les classes, ce qui laisse au joueur la possibilité de choisir un personnage principal, et de passer aisément à un autre en dehors du combat.
En conclusion, Suicide Squad: Kill The Justice League est un jeu qui avait le potentiel d’être vraiment fantastique, mais qui arrive à manquer le coche sur de nombreux aspects. Il offre un gameplay et une histoire qui auraient pu être faciles à aimer, mais qui n’arrivent pas à satisfaire les attentes des fans les plus exigeants. Malgré tout, l’univers coloré de DC Comics et l’excentricité des super-vilains sur lesquels il se concentre pourraient bien être suffisants pour attirer les joueurs en quête d’une aventure iconique.