Pendant longtemps, les réseaux sociaux ont été considérés comme de véritables machines à imprimer de l’argent. Après tout, ils donnent au secteur de la publicité la possibilité de diffuser des publicités personnalisées comme aucun autre média auparavant. Aux États-Unis notamment, cela remplit jour après jour les caisses de Facebook, Twitter et Cie. Mais au moins dans l’État du Texas, il est probable que ce modèle économique créateur de richesse sera bientôt sérieusement freiné. L’État américain a adopté une nouvelle loi dédiée à la liberté d’expression et oblige désormais les réseaux sociaux à autoriser tous les contenus. Cela présente plusieurs inconvénients.
D’une part, la société doit désormais accepter que des contenus d’extrême droite et de propagande puissent être visibles de manière flagrante au Texas. D’un autre côté, cela risque de rendre les réseaux sociaux moins intéressants en tant que plateforme publicitaire. Quelle entreprise voudrait faire la publicité de ses produits à côté de contenus national-socialistes ? Les opérateurs de Facebook and Co. sont mécontents et souhaitent désormais intenter une action en justice contre un règlement émis. Cela prévoit que les contenus bloqués de manière appropriée soient à nouveau accessibles, même de manière rétroactive.
Une loi douteuse sur les réseaux sociaux
La loi, baptisée « HB20 », qui est sur le point d’entrer en vigueur au Texas, présente des dangers sociaux majeurs. C’est du moins ce que soulignent les grandes entreprises technologiques derrière des plateformes comme Facebook. Cela facilite notamment la diffusion de contenus racistes et de théories complotistes. Dans le même temps, les inquiétudes suscitées par la loi sur les médias sociaux, qui pourrait bientôt entrer en vigueur, semblent à première vue louables. La liberté d’expression doit notamment être renforcée et la censure sur les réseaux sociaux doit être interdite. Mais les grands réseaux sociaux ne veulent pas l’accepter. L’accent n’est pas seulement mis sur la protection du public contre les contenus douteux.
De plus, des entreprises comme Meta craignent que les investissements coûteux réalisés ces dernières années n’aient été vains. Celles-ci se sont concentrées sur des questions importantes telles que la lutte contre les discours de haine et les contenus interdits. Si la loi était votée, des millions d’euros auraient été dépensés pour rien. En conséquence, les entreprises technologiques américaines souhaitent intenter une action en justice contre la nouvelle loi. Comme l’a révélé un article du portail d’information Bloomberg, les entreprises souhaiteraient porter l’affaire devant la Cour suprême. Il appartient alors à l’autorité judiciaire la plus élevée aux États-Unis de décider si la loi, compte tenu des investissements coûteux dans des mécanismes de filtrage sophistiqués, peut effectivement être maintenue.
Les experts estiment que les chances de succès sont élevées
Au sein des juges de la Cour suprême, une vision plutôt partagée de la situation factuelle semble se dessiner. Certains considèrent le droit à la modération par les réseaux sociaux comme tout à fait acquis. D’autres cependant opposent à ce droit de modération un argument décisif. Ils affirment que ce ne sont généralement pas des personnes qui jouent le rôle de modérateurs. Au lieu de cela, de plus en plus de réseaux sociaux s’appuient sur des mécanismes basés sur l’intelligence artificielle (IA). En outre, il est avancé que le premier amendement de la Constitution américaine ne s’applique pas aux réseaux sociaux, mais aux journaux traditionnels. C’est précisément cet article sur lequel Facebook and Co. fonde leur droit de modération. Il ne fait aucun doute que la loi est extrêmement discutable.
En particulier, le fait qu’il entre en vigueur au Texas, probablement l’État américain le plus conservateur, jette le doute sur ses bonnes intentions. Ici, les républicains ultra-conservateurs et les partisans de Trump remettent depuis un certain temps de manière critique le rôle des réseaux sociaux. Cela est allé jusqu’à donner aux conservateurs le sentiment d’être opprimés sur Facebook et autres. Cette opinion largement répandue au Texas a désormais abouti à une loi censée garantir davantage de liberté d’expression. Mais les grandes entreprises technologiques derrière les réseaux sociaux (Meta, Alphabet, etc.) ne supportent pas cela. Après l’entrée en vigueur de la loi, ils ont déposé une demande d’injonction contre celle-ci. Maintenant que celle-ci arrive à expiration, la loi menace d’entrer en vigueur.
Il y a beaucoup d’argent en jeu
Outre les avantages sociaux que présentent les mécanismes de filtrage basés sur l’IA, ils sont également garants de partenaires publicitaires solvables. C’est pourquoi Facebook, par exemple, doit craindre de perdre plusieurs millions de dollars américains en revenus publicitaires si la loi controversée sur les médias sociaux entre en vigueur. Le réseau social a dû faire cette expérience il y a seulement deux ans. En raison de la fréquence des discours de haine, l’entreprise, sous la direction du PDG Mark Zuckerberg, a dû accepter des pertes amères. En 2020, cela a probablement représenté plusieurs millions de dollars américains suite à la perte de nombreux partenaires publicitaires. Ce scénario pourrait désormais non seulement se répéter, mais même se poursuivre de manière permanente. Les experts estiment cependant que les chances d’Alphabet, Meta and Co. sont bonnes. Après tout, les juges du plus haut tribunal des États-Unis se sont jusqu’à présent toujours rangés du côté des réseaux sociaux. Nous attendons avec impatience le résultat des débats et vous tiendrons au courant.