Ils ont battu leur propre record de 319 Tbps établi en mars
Qu'est-ce qui vient de se passer? Il y a quelques mois, des scientifiques de l’université Aston au Royaume-Uni ont battu un record mondial de vitesse de transmission de données. Ils ont désormais dépassé leurs travaux précédents et établi un nouveau record. L’équipe a accompli cet exploit en construisant le premier système de transmission optique qui utilise six bandes de longueurs d’onde. Ce développement pourrait révolutionner la connectivité Internet, en permettant des transferts de données plus rapides à des prix plus bas – à condition que les FAI répercutent les économies sur les clients.
Des scientifiques de l'université Aston au Royaume-Uni ont battu le record mondial de vitesse de transmission de données, atteignant 402 térabits par seconde (Tbps) sur fibre optique. Cette performance révolutionnaire dépasse de 83 Tbps le précédent record de 319 Tbps, établi par la même équipe quelques mois plus tôt. Ils ont détaillé cette prouesse dans un rapport technique publié par l'Institut national des technologies de l'information et de la communication (NICT) du Japon.
Pour mettre les choses en perspective, la vitesse de transmission est environ 16 millions de fois plus rapide que la connexion haut débit domestique moyenne, qui fonctionne généralement à environ 25 mégabits par seconde (Mbps). Une augmentation aussi spectaculaire de la vitesse pourrait révolutionner la connectivité Internet, permettre des téléchargements quasi instantanés, un streaming ultra fluide et des capacités améliorées pour les applications gourmandes en données comme la réalité virtuelle et la visioconférence haute définition.
Pour battre ce record, les scientifiques ont dû relever plusieurs défis. Par exemple, les amplificateurs à fibre dopée classiques n’étaient pas disponibles pour la bande U, la partie la plus longue du spectre de longueurs d’onde combiné. Ils ont également dû trouver un moyen d’élargir le spectre utilisé pour la transmission de données et de couvrir les six bandes de longueurs d’onde au lieu des quatre utilisées auparavant. Enfin, les chercheurs devaient s’assurer que le nouveau système soit à la fois économe en énergie et en espace.
Au cours de quelques mois, voici ce qu’ils ont fait.
En utilisant une combinaison de technologies de pointe, notamment des fibres optiques avancées et des techniques de traitement du signal spécialisées, les chercheurs ont construit le premier système de transmission optique au monde qui utilise les six bandes de longueurs d'onde (O, E, S, C, L et U) utilisées dans les communications par fibre optique, par rapport aux systèmes conventionnels qui n'utilisent généralement qu'une ou deux bandes.
La fibre optique contenait 38 cœurs, chacun capable de transmettre des données selon trois modes, ce qui a donné lieu à 114 canaux spatiaux. Les multiples signaux de communication ont pu être combinés en une seule ligne de transmission en utilisant différentes longueurs d'onde de lumière, une technique appelée multiplexage par répartition en longueur d'onde qui maximise l'utilisation du spectre disponible et augmente considérablement les vitesses de transmission des données.
L'équipe a également utilisé des câbles à fibre optique standard disponibles dans le commerce, démontrant ainsi que des câbles spécialisés ne sont pas nécessaires pour atteindre ces vitesses. En outre, ils ont utilisé des amplificateurs standard pour les signaux en bande O ainsi que de nouveaux équipements qu'ils ont développés pour amplifier les signaux dans les portions de bande U du spectre.
Pour rendre le nouveau système à la fois économe en énergie et en espace, ils ont utilisé un seul laser et une seule puce optique pour produire un peigne de fréquences avec de nombreuses longueurs d'onde distinctes. Cela a également simplifié la configuration.
Non seulement cette avancée a le potentiel de révolutionner les vitesses d'Internet et les capacités de transfert de données, mais elle pourrait également réduire le coût par bit de données transmis, réduisant ainsi potentiellement les coûts globaux pour les fournisseurs de services Internet, qui pourrait répercuter ces économies sur leurs clients.