« Ce site web utilise des cookies » – Les bannières publicitaires dites « cookies » pourraient bientôt disparaître définitivement. L’association professionnelle IAB Europe intente une action en justice contre la décision des autorités belges de protection des données, qui veulent déclarer les bannières publicitaires « cookies » illégales.
L'IAB Europe intente une action en justice contre la décision relative à la protection des données
La publicité en ligne est un secteur d'activité qui pèse des milliards de dollars en Europe. Un secteur qui menace aujourd'hui de s'effondrer. En effet, après que les autorités belges de protection des données, l'APD, ont déclaré illégale une norme centrale pour la publicité en ligne, l'association professionnelle IAB Europe a intenté une action en justice.
Les autorités belges de protection des données estiment que les bannières de cookies ne sont pas compatibles avec le Règlement général sur la protection des données (RGPD). Cette décision a des répercussions dans toute l’UE. L’APD a déclaré illégale la norme Transparency & Consent Framework, qui est au cœur de la publicité en ligne, et réclame une amende de 250 000 euros à l’IAB Europe.
L'IAB Europe est l'organisme central pour le traitement et la transmission des données des bannières de cookies aux places de marché publicitaires. L'association a ensuite admis qu'en tant que petite association professionnelle, il lui serait difficile de prendre en charge l'ensemble du traitement des données pour tous les destinataires de ces données.
Actuellement, 794 entreprises sont répertoriées comme destinataires des données sur la liste des fournisseurs TCF v2.0. Elles peuvent à leur tour partager les données publicitaires collectées avec un nombre inconnu, beaucoup plus important, d'autres entreprises qui travaillent avec ces données. Ces entreprises pourraient participer aux enchères publicitaires quotidiennes pour simplement siphonner les données des utilisateurs d'Internet, critiquent les plaignants.
Des milliards de dollars en risque
Les utilisateurs finaux peuvent réclamer des dommages et intérêts pour le traitement illégal de données à des fins publicitaires, ce qui représente un risque financier incalculable de plusieurs milliards pour l'IAB Europe. Comme le montrent désormais les statistiques du secteur de la publicité en ligne, plus des deux tiers de la publicité en ligne s'effectuent désormais à l'aide de profils publicitaires personnalisés.
En 2019, les dépenses dans ce domaine se sont élevées à 23 milliards d’euros, selon l’IAB Europe, et devraient continuer à augmenter fortement dans les années suivantes, compte tenu de la croissance de la publicité en ligne.
Alors que l'Autorité de protection des données (APD) belge a donné deux mois à l'IAB Europe pour élaborer d'éventuels plans visant à améliorer la situation, pour d'autres, cette transition n'est pas assez rapide.
Le Conseil irlandais pour les libertés civiles et l'Electronic Privacy Information Center (EPIC) tentent déjà de faire appliquer cette décision avec force. Ensemble, ils ont envoyé une lettre à certains des plus grands annonceurs pour exiger la suppression immédiate de toutes les données personnelles collectées via les bannières de cookies européennes. Si la suppression n'a pas lieu rapidement, ils exigent une compensation.
Au niveau mondial, la lettre appelle également les entreprises à cesser d'utiliser des bannières de cookies aux États-Unis. La lettre a été envoyée à plusieurs grandes entreprises telles qu'Unilever, IBM, General Motors et Ford.
L'IAB fait appel aux autorités de protection des données
L'IAB Europe a quant à elle lancé un appel à l'aide aux autorités européennes de protection des données dans une déclaration. Elle demande aux autorités de protection des données de soutenir publiquement la position défendue et de déclarer qu'elle n'a pas l'intention de prendre d'autres mesures à l'encontre des utilisateurs du système TCF.
Il est toutefois peu probable que le recours soit couronné de succès, car les autorités belges de protection des données ont déjà reçu le soutien des Pays-Bas. Elles ont exigé que le suivi des utilisateurs soit arrêté et que des moyens alternatifs soient trouvés pour diffuser la publicité. Les autorités allemandes ont également participé à la décision belge.