La décision a été prise il y a plusieurs années
Paume sur le visage : Bob Swan a pris la décision fatidique de ne pas investir dans OpenAI lorsqu'il en a eu l'occasion. Il a été PDG d'Intel de 2018 à 2021, faisant la transition de son précédent poste de directeur financier, où il se concentrait davantage sur la gestion financière que sur la technologie. Au cours de son mandat de PDG, il a été critiqué pour son manque de connaissances techniques. Ce manque de connaissances techniques est considéré comme l'un des facteurs contribuant aux opportunités manquées d'Intel dans le secteur de l'IA, qui pourraient bien devenir son héritage ultime.
En 2017 et 2018, Intel a eu l’opportunité de prendre une participation de 15 % dans OpenAI pour 1 milliard de dollars, avec une option de doublement de cette participation si elle fournissait du matériel au prix coûtant. Cet investissement potentiel, qui a été récemment révélé par Reuters dans un compte rendu basé sur des entretiens avec des initiés, aurait pu positionner Intel comme un leader sur le marché de l’IA en pleine expansion.
Mais le PDG de l'époque, Bob Swan, a décidé de ne pas le faire. Le succès ultérieur d'OpenAI, notamment avec le lancement de ChatGPT en 2022, souligne l'ampleur de l'opportunité manquée, car l'entreprise est désormais valorisée à environ 80 milliards de dollars.
Au moment des discussions, OpenAI était une jeune organisation à but non lucratif axée sur l'IA générative, un domaine qui n'était pas encore largement reconnu pour son potentiel commercial. La décision d'Intel a été influencée par le scepticisme de Swan quant à la viabilité commerciale à court terme des modèles d'IA générative.
La division de centres de données d'Intel n'était pas non plus disposée à produire des produits au prix coûtant, ce qui était une condition pour acquérir une participation supplémentaire dans OpenAI. Cette considération financière a été un facteur important dans la décision d'Intel de laisser passer l'opportunité d'investissement.
La décision d’Intel de ne pas investir dans OpenAI a clairement constitué une erreur stratégique, qui a contribué à ses difficultés sur le marché de l’IA. En déclinant l’investissement, Intel a perdu l’occasion de réduire la dépendance d’OpenAI aux puces de Nvidia, qui auraient pu lui procurer un avantage concurrentiel dans le domaine du matériel et de la formation en IA. Nvidia est depuis devenu une force dominante dans le domaine, exploitant sa technologie GPU pour conquérir une part de marché substantielle et laissant Intel derrière.
En partie à cause de sa position réduite sur le marché de l'intelligence artificielle, l'action d'Intel a récemment connu une baisse historique, perdant plus d'un quart de sa valeur en une seule journée, et sa valorisation boursière est tombée sous la barre des 100 milliards de dollars pour la première fois depuis des décennies. Dans le même temps, Intel développe de nouvelles puces d'intelligence artificielle, comme la Gaudi 3, pour regagner en compétitivité.
Alors qu’Intel navigue dans ce paysage difficile, l’entreprise trace une voie différente de celle de Nvidia dans sa quête de s’implanter sur le marché de l’IA. Intel se concentre sur la rentabilité, la flexibilité open source et les partenariats stratégiques, tandis que Nvidia s’appuie sur son expertise en matière de GPU, son écosystème logiciel intégré et son leadership sur le marché.
Intel travaille également à étendre ses capacités de fabrication de semi-conducteurs aux États-Unis et adopte une politique tarifaire agressive pour attirer les clients à la recherche de solutions de fabrication de puces rentables.
Cependant, l'approche centrée sur le processeur d'Intel pourrait ne pas suffire, car les GPU sont intrinsèquement mieux adaptés aux applications d'IA. Alors que les processeurs peuvent gérer certaines tâches d'IA, les GPU excellent dans l'exécution des calculs parallèles nécessaires à la formation et à l'exécution des modèles d'IA. Cet avantage technologique a consolidé la position de Nvidia en tant que leader du secteur de l'IA, du moins pour l'instant.