La cyberguerre peut être utilisée pour faciliter les crimes de guerre physiques
Dans le contexte: Alors qu’Internet imprègne presque toutes les facettes de nos vies, la cyberguerre est devenue un outil important pour de nombreuses nations voyous. Même si ces crimes ne sont généralement pas traités avec la même gravité que les crimes de guerre physiques par les défenseurs des droits de l’homme, cette position pourrait potentiellement évoluer à l’avenir, comme le suggère une récente déclaration du procureur principal de la Cour pénale internationale (CPI).
Selon Karim Khan, principal avocat de la CPI, La Haye est sur le point d’ouvrir des enquêtes et des poursuites liées aux cybercrimes qui violent le droit international. Bien que de nombreux dirigeants et experts en sécurité plaident depuis longtemps en faveur de lois spécialisées pour lutter contre la cyberguerre, Khan estime que les lois internationales existantes sont adéquates pour traduire les cybercriminels en justice.
Dans un article récent de Foreign Policy Analytics (via Wired), Karim affirmait que la cyberguerre pourrait avoir un impact profondément perturbateur sur la vie des gens et pourrait être utilisée pour faciliter les crimes de guerre, les crimes contre l’humanité et le génocide. En outre, cela pourrait servir de moyen de soutenir des attaques physiques contre des États-nations souverains, soulignant ainsi la nécessité pour la justice pénale internationale de faire face à cette menace croissante.
Karim a noté que même s’il n’y a pas de disposition spécifique dans le Statut de Rome consacrée à la cybercriminalité, il a également souligné que le Comité international de la Croix-Rouge a déclaré sans équivoque que les cyberattaques devraient cibler exclusivement des objectifs militaires et non des installations civiles telles que les réseaux électriques et les hôpitaux.
Pour ceux qui ne le connaissent pas, le Statut de Rome est un traité adopté par la CPI en 1998 pour répondre à quatre crimes internationaux fondamentaux, notamment le génocide, les crimes contre l’humanité, les crimes de guerre et le crime d’agression.
Karim a expliqué que son point de vue sur la gravité de la cybercriminalité découle du fait que les frontières entre les fronts de guerre physiques et numériques sont depuis longtemps floues. Le domaine numérique peut générer « des dommages et des souffrances comparables à ce que les fondateurs de la CPI cherchaient à prévenir ». Pour lutter contre la cybercriminalité qui nuit aux populations civiles, Karim a affirmé que son bureau « collectera et examinera » les preuves liées aux cyberactivités illégales des États-nations.
Depuis la publication de l’article, la CPI a officiellement annoncé qu’elle poursuivrait les poursuites dans les cas de cyberopérations malveillantes qui contreviendraient au Statut de Rome.
Dans une déclaration fournie à Wired, un porte-parole de la CPI a précisé que ces cas ne seraient traités que dans des « circonstances appropriées » et lorsque « la gravité serait suffisamment grave ». Cependant, ni Khan ni le porte-parole n’ont fourni de détails sur la manière dont cette nouvelle politique pourrait être utilisée pour tenir la Russie pour responsable de ses cyberattaques en cours contre les infrastructures civiles en Ukraine.