En raison de la guerre en Ukraine et des sanctions imposées à la Russie, de plus en plus de travailleurs qualifiés fuient vers l’Allemagne. C’est ce que rapporte l’agence de presse allemande. Depuis mars, ce sont notamment les spécialistes russes du secteur informatique qui fuient le pays (nous avons signalé), mais l’initiative vient surtout des entreprises.
Ouvriers qualifiés russes : fuite vers l’Allemagne
Comme le rapporte dpa, la majorité des travailleurs qualifiés partant pour l’Allemagne travaillaient déjà pour une entreprise allemande dans leur pays d’origine. Comme le confirme une porte-parole du ministère des Affaires étrangères, plus de 600 visas ont été délivrés depuis le début de la guerre jusqu’au début du mois de mai, et rien qu’en avril, il y avait environ 350 visas pour un emploi rémunéré à Moscou, poursuit le rapport. Saint-Pétersbourg a enregistré 190 visas de travail supplémentaires pour la même période.
Il s’agit de visas destinés à des séjours particulièrement longs qui dépassent largement la durée standard d’un visa Schengen pouvant aller jusqu’à 90 jours. Le cabinet d’avocats Fragomen Global de Francfort-sur-le-Main a apporté son soutien, comme l’a confirmé Katharina Vorländer à dpa. Dans les semaines qui ont suivi le début de la guerre, a-t-elle expliqué, ils ont apporté leur soutien à plus de 400 demandes de visa de travail pour des citoyens russes entrant en Allemagne.
Les entreprises allemandes prennent des initiatives
«L’initiative vient généralement des entreprises, dont certaines transfèrent des départements entiers en Allemagne.» Vorländer continue. Les entreprises du secteur informatique en particulier jouent ici un rôle moteur, explique-t-il, notamment Deutsche Telekom et SAP, dont certaines ont complètement fermé leurs activités en Russie.
Dans le même temps, l’Office fédéral pour la protection de la Constitution met en garde contre un risque accru d’espionnage industriel, principalement dû aux sanctions imposées à la Russie. Ici, les salariés de nationalité russe employés en Allemagne seraient particulièrement exposés.
Pour la Russie, le départ des informaticiens devient de plus en plus un problème, d’autant plus qu’il n’y a aucune fin en vue, ni à court terme ni à long terme. En avril, la Russie avait déjà levé le service militaire obligatoire pour les informaticiensalors qu’au début du mois de mai, elle a commencé à réfléchir à l’attribution des postes vacants àprisonniers qualifiés possédant des compétences informatiques via le travail forcé.